FRIEDLAND

 

 

  bennigsen      14 juin 1807 lannes.jpgmarechal-ney

      Bennigsen 1745 - 1826                                                               Lannes 1769 - 1809                Ney 1768 - 1815

 

plan-de-la-bataille-de-friedland    Après avoir écrasé les Prussiens à Iéna et à Auerstaedt le 14 octobre 1806, Napoléon prend ses quartiers d'hiver autour de Varsovie et compte sur le printemps pour en finir avec la quatrième coalition. C’est à cette occasion qu’il rencontre Marie Walewska. La prise de Dantzig (25 mai 1807) permet aux Français de s’emparer de nombreux approvisionnements entreposés par les Prussiens. Le tsar Alexandre I presse Bennigsen d’en finir avec Napoléon. Les combats reprennent dans les premiers jours de juin. Le 10 et 11 juin les deux armées s’affrontent à Heilsberg. Malgré de lourdes pertes, Napoléon reste maître du terrain et Bennigsen se replie sur Friedland. Napoléon donne l’ordre au maréchal Lannes de lui couper la route afin de la contrainte à livrer bataille, tandis que la Grande Armée fait route. Les Russes croyant avoir en face d’eux les 10 000 hommes de Lannes franchissent la rivière Alle. Les Français inférieurs en nombre, livre bataille en faisant croire à l’ennemi que la victoire est acquise. Il donne alors l'illusion à Bennigsen que c'est le double de soldats qu'il rencontre en faisant napoleon-a-friedlanddonner son artillerie au maximum. Les grenadiers d’Oudinot et la cavalerie de Grouchy rejoignent « le Roland de l’armée ». Napoléon arrive  vers midi. Il est souriant. Le reste de l’armée est à deux heures. Il monte sur une hauteur pour contempler le Champ de Bataille. Le corps du maréchal  Ney se présente deux heures plus tard et vers cinq heures arrive le général Victor. Ce sont finalement les deux armées au complet qui se font face. Comme il est déjà tard, certains de ses lieutenants proposent de remettre l'action au lendemain. « Non, non, on ne surprend pas deux fois l'ennemi en pareille faute » répond Napoléon, et il prépare l'attaque générale. Côté français, Ney tient la droite, appuyé par les dragons de Victor de Fay de La Tour Maubourg, Lannes le centre avec Nansouty en soutien, Mortier la gauche. La réserve est formée de la garde impériale et du 1er corps commandé par Victor. La position des Russes est précaire. Ils se sont aventurés sur un petit plateau entouré par un méandre de l'Alle qui ne s'ouvre sur la plaine que du côté où leurs font face les Français. La rivière est donc derrière eux. A cinq heures Ney attaque le premier, il marche droit sur Friedland où se trouvent agglomérées les principales forces et les réserves ennemies et de s'emparer des ponts et couper ainsi toute retraite aux Russes. On comprend difficilement comment Benningsen avait pu se résoudre à placer son armée en face du défilé de Friedland, où elle avait à dos l'Alle avec ses bords escarpés et se trouvait en présence des Français, maîtres de la plaine. Les troupes de Ney, marchant à découvert, se trouvèrent exposées au terrible feu des batteries russes, qui, placées en arrière de la ville sur les hauteurs de la rive opposée, fait des pertes immenses. Ce feu est friedland.jpgd'autant plus dangereux que les canonniers ennemis sont séparés par la rivière, ajustent avec sécurité, en voyant que les fantassins étaient dans l'impossibilité de les attaquer. Napoléon y remédie par l'envoi de trente six canons qui, placées par le général Sénarmont sur la rive gauche de l'Alle, tirent par-dessus cette rivière contre les batteries russes, et font pleuvoir sur elles une grêle de boulets, qui les ont bientôt démontées. Ensuite l’artillerie décime à bout portant, les carrés russes, les uns après les autres. C’est la première fois que l’on utilise la masse de feu et sa mobilité. Ney s’empare de Friedland et détruit les ponts. Les Russes se précipitent dans la rivière qu’ils tentent de franchir à la nage. Ils se noient ou se rendent. A vingt deux heures les Français sont maître du Champ de Bataille. Les Russes ont perdu plus de 12000 hommes et 80 canons. Les Russes et les Prussiens s’arrêtent à Niémen et demandent un armistice qui leur sera accordé le 25 juin. 

 

 

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     Bennigsen pour expliquer sa conduite, a répondu, plus tard, qu'ayant une journée d'avance sur Napoléon, et ne pouvant admettre que les Français fissent en douze heures un trajet égal à celui que ses troupes avaient mis vingt-quatre heures à parcourir, il avait pensé que le corps de Lannes, qu'il trouvait à Friedland, était une avant-garde isolée de l'armée française, et qu'il lui serait facile d'écraser; quand son illusion s'était dissipée, il était trop tard pour reporter son armée de l'autre côté de l'Alle, parce que le défilé de Friedland lui eût fait éprouver une perte certaine, et qu'il avait préféré combattre avec énergie.

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     Le 25 juin, L'empereur Alexandre rencontre Napoléon dans un pavillon construit sur un radeau ancré au milieu du fleuve, à la vue des deux armées qui en bordent les rives. Alexandre aurait abordé Napoléon en disant « Sire, je hais autant les Anglais que vous » et Napoléon de répliquer : « En ce cas la paix est faite ». Le 7 juillet, les deux chefs d'état signent, à Tilsit, le traité du même nom. La Russie devient alliée de la France, elle abandonne ses territoires en Méditerranée et elle adhère au Blocus continental. Le traité est catastrophique pour le Royaume de Prusse : il perd l’ensemble de ses territoires à l’ouest de l’Elbe qui formeront le royaume de Westphalie, avec à sa tête le frère de l’Empereur, Jérôme. Il doit céder ses possessions en Pologne afin de constituer le Grand Duché de Varsovie et doit verser une lourde indemnité de guerre. Jamais l’Empereur n’a atteint un tel degré de puissance.rencontre-de-tilsit.jpg

                                                           rencontre de Tilsit entre Alexandre 1er et Napoléon le 7 juillet 1809