MONTSEGUR

 

 Château de Montsegur

 

     Le château est édifié à 1207 m d'altitude, sur un éperon rocheux appelé le "Pog", et fut un des hauts lieux du catharisme. Il faut une bonne heure et beaucoup d’efforts pour en atteindre le sommet. C'est en 1204 que Raymond de Pareille sur la demande de deux parfaits reconstruisit ce refuge de l'Eglise cathare à l'emplacement d'une forteresse dont on ignore l'époque d'édification. Le château de Montségur abritait en 1230 une centaine d'hommes sous le commandement de Pierre Roger de Mirepoix, et, hors de ses murs, une communauté de réfugiés cathares avec son évêque, ses diacres, ses parfaits et ses parfaites. Le prestige du lieu, les pélerinages qu'il attire portent ombrage à l'Église et à la Royauté. L'âme de la résistance fut un évêque cathare, Guilhabert de Castres.

 

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Celui-ci se réfugie à Montségur et sut se tourner vers la noblesse catalane pour y chercher du secours. En 1221, à Mirepoix, il y rencontre deux grands seigneurs féodaux des Pyrénées. Après la soumission du comte de Toulouse en 1229, un groupe important se constitue autour de lui et il supplie Raymond de Péreille qui avait fortifié le site de Montségur de les accueillir dans la forteresse. Monségur devient le siège et la tête de l'église des hérétiques. C'est l'armée royale qui veut venger l'attentat contre l'inquisition à Avignonet en 1242 qui décide d'assiéger la forteresse. La garnison ne comprend que 340 personnes autour de Pierre-Roger de Mirepoix et Raymond de Péreille alors que les troupes royales comptent plusieurs milliers d'hommes. Le siège de Montségur débute au printemps de 1243 et devient vite un échec pour les troupes royales. Il est en effet impossible d'isoler la citadelle car des audacieux réussissent à se glisser et apporter des nouvelles de l'extérieur. Ce seront finalement des gascons qui réussiront à prendre pied sur la montagne par une escalade nocturne, et à y établir un poste de guet rapproché. Un habile ingénieur pour l'occasion, l'évêque d'Albi réussira à y installer une pierrière qui accablera les assiégés. Le 1er mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix se rend et négocie sa reddition. Il demande la vie libre pour les laïcs mais livre les parfaits qui eurent à choisir entre le bûcher et l'abjuration. A l’aube du mercredi 16 Mars 1244, le sénéchal du roi Hughes des Arcis, à la tête de 6000 hommes, et l’archevêque de Narbonne porteront l’assaut final d’un siège qui dure déjà depuis 10 mois et qui a échoué. Aux 500 personnes qui y résident encore, on leur demandera, donc de renier leur foi nouvelle. Les 207 parfaits qui refuseront de renier leur foi meurent sur un gigantesque bûcher. En 1245, le nouveau seigneur de Mirepoix, Guy de Lévis s'installe dans la place et promet fidélité au roi. Les vestiges de l'actuelle place de Montségur ne doivent plus grand chose aux Cathares. La forteresse  fit l'objet d'une totale restructuration dans la seconde moitié du XIIIe siècle. La forteresse sera encore occupée par une garnison royale jusqu'au traité des Pyrénées au XVIIème siècle. Le château est classé monument historique depuis 1875, de même que le pog sur lequel il est perché, qui fut classé en 1883. Il subsiste aujourd'hui des ruines que l'on peut visiter.

 

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                                                                                                                                   stèle commémorative du bûcher

 


 

Plan du château

 

                1  citerne,  2  donjon,  3  ecuries,  4  cour,  5  escalier,  6  réserve,  7 mur bouclier,  8  porte Nord,  9  porte Sud,  10escalier à vis

  Les trois châteaux de Montsegur.

      Vingt années de travaux menés sur le site éclaire d'un jour nouveau son histoire. Mais avant d'entreprendre sa visite, il convient de bien distinguer les différentes formes que pris Montségur au cours des siècles. Aucunes traces ne subsistent du premier édifice «Montségur I» qui, au début du XIIIe siècle, était abandonné et ruiné. Cette construction, dont nous ne connaissons rien de l'aspect, devait occuper la partie sommitale de la montagne pour la surveillance des voies qui passaient à ses pieds, et de la frontière Occitano-Aragonaise. La mise en défense de Raimond de Péreille concerna l'ensemble de la montagne. Il reconstruit vers 1204, «Montségur II» également aménagé sur la partie sommitale. Il comportait un donjon juché sur le point culminant, vraisemblablement entouré d'une enceinte couronnée de défense en pierre ou en bois enserrant le corps de logis. Le village était blotti entre l'habitat seigneurial et l'apic des falaises dont la crête était prolongée par des murs de pierre qui ceinturaient l'ensemble. Au sud, plusieurs lignes de murs successifs protégeaient l'accès au château. Sur le versant est, un fossé artificiel séparait une barbacane de celui-ci. Enfin, au nord-est, le poste de guet du Roc de la Tour complétait le renforcement des crêtes naturelles de la montagne composant pratiquement une première ligne de défenses. Qu'en reste-t-il aujourd'hui? Les ruines des défenses et du village, mais peu de traces du château de Raymond de Péreille, dont les matériaux et l'emplacement ont été réutilisés dans les transformations de la place après sa prise par les croisés. En effet, la famille des Lévis rentra en possession de Montségur et lui conserva son rôle stratégique face à l'Espagne. Le château, «Montségur III», fut alors reconstruit ou tout au mois reconditionné comme le furent les forteresses royales des Corbières, sur le même emplacement privilégié que le précédent. C'est sa ruine, transformée jusqu'à son abandon, qui accueille de nos jours le visiteur. Le village anéanti s'installait, alors, au pied de la montagne.

 

 La montagne et ses défenses.

      La montagne de Montségur émerge de la vallée glacière du Lasset et culmine à 1207 mètres. Son volume accuse sensiblement la forme d'un tronc de pyramide dont les faces latérales sont constituées de falaise abruptes, isolant le plateau sommital par de véritables défenses naturelles. Ce plateau a environ 700 mètres dans sa plus grande longueur et une largeur varie de 60 à 150 mètres représentant une surface d'environ 5 hectares. Une première ligne de défenses prolonge la crête des falaises entre le triangle de guets composé par le château, la barbacane de l'est et le poste de guet du Roc de la Tour assurant une surveillance intégrale des horizons et protège une zone aménagée d'un hectare et demi environ. Pour accéder à son sommet, le chemin le plus praticable a été tracé sur la pente sud-ouest. Un sentier serpente sur le cône d'éboulis qui ceinture la montagne et se prolonge par des aménagement de la paroi rocheuse jusqu'au sommet. Taillées dans le roc par endroits, des marches en «pas d'âne» permettaient l'accès des montures jusqu'au château. Un système défensif composé de trois lignes de mur successifs assurait sa protection. Ce fut de tout temps, la voie la plus naturelle pour accéder au sommet de la montagne. Par ailleurs, le périmètre du plateau est accessible par trois couloirs de montagne plus ou mois difficiles. Au nord-est sous la barbacane, un système analogue à celui du sud-ouest, isolait le castrum du plateau. Lorsque Montségur est désigné dans les textes par castrum: château, il faut entendre l'ensemble composé par le castellum, c'est-à-dire le donjon et le corps du logis, et le village attenant, le tout enfermé dans une enceinte. Imaginons ce cadre de vie médiéval et gravissons le chemin muletier qui, venant de Lavelanet, conduisait à la première porte de la forteresse, située à l'heure actuelle à la hauteur du médaillon scellé dans sa roche à la mémoire du poète Maurice Mag

 

 Le château.

     Le chemin d'accès aboutit devant la porte sud qui était protégée par des «hourds», galerie de bois établie au sommet des murailles pour en protéger la base, qui reposaient sur des «corbeaux», pierre en saillie servant à soutenir l'extrémité d'une poutre encore visible. Le seuil surélevé n'était accessible que par des paliers en menuiserie partiellement amovible. A l'intérieur, dans l'épaisseur des murs, on peut remarquer le logement des madriers qui assurait la fermeture des vantaux de la porte. «Montségur III», typique château de montagne, épousant le socle rocheux, mesure 70 mètres de long sur 20 mètre de large, et se compose d'un donjon auquel est soudé un corps de logis. C'est une architecture royale dont bien des détails sont comparables à celle des châteaux contemporains de la «Marche d'Espagne», ou en particulier le donjon s'intègre au système défensif et fait corps avec la courtine, alors qu'il est probable que le donjon de «Montségur II» devait être au centre de la chemise. Au milieu des 700 mètres carrés que délimitait l'enceinte aveugle, une basse-cour dallée, à ciel ouvert de 100 m² environ, avait été aménagée, constituant à la fois un puits de lumière et un régulateur climatique. Elle accusait sensiblement le même contour que celui de la chemise. Autour d'elle était disposés, sur trois étages, des bâtiments: salles d'armes, réserves, ateliers, etc... Trois escaliers montaient au chemin de ronde et aux défenses des ouvertures. Le mur-bouclier est, entièrement hourdé, de 4,20 m d'épaisseur, était un point important de défense. Du chemin de ronde on pénétrait par l'unique porte au premier étage. Vraisemblablement logis seigneurial, ce niveau était éclairé par quatre grandes fenêtres à bancs de veille, et pourvu d'une grande cheminée adossée au mur sud et d'un puits. Cette pièce donnait accès par un escalier hélicoïdal à la partie inférieure du donjon par une brèche duquel nous pénétrons aujourd'hui. Elle était composée d'une citerne de 50 m³ environ et d'une salle basse, voûtée en berceau brisé, percée de cinq fentes d'éclairage. Le donjon de plan rectangulaire (20 m x 9 m) devait être couvert d'une terrasse hourdée à laquelle on accédait, également, par l'escalier hélicoïdal.

 

La barbacane de l'est.

     Une plate-forme de 100 m² environ, située sur la crête orientale était séparée du château par un fossé artificiel. C'est en effet la carrière d'où fut extraite la pierre nécessaire aux différents chantiers qui créa cet obstacle. Cet îlot rocheux aménagé complétait ainsi les défenses à l'est. Seule la base des murs de ce poste avancé subsiste encore.

 

Le poste de guet du roc de la tour.

      A l'extrémité nord-est du plateau, une falaise de 80 mètres dominait l'entrée des gorges du Carroulet et constituait une situation privilégiée qui fut utilisée dès l'age du Fer sous forme d'éperon barré avant d'être réaménagée au début du XIIIe siècle en poste de guet. C'est cet ouvrage d'environ 150 m², constitué de murs en pierres sèches, ne subsistant que sur une hauteur de un mètre, qui fut investi par un groupe de gascons lors du siège, en hiver 1243.

 

Le village.

      Protégé par le système défensif de Montségur, le village s'étendit, entre le donjon et le précipice, sur une grande partie de la montagne. Nous connaissons encore mal son étendue, la surface fouillée ne représente que 1/20e de cette agglomération qui de la fin du XIIIe siècle à 1244 où il fut rasé, abrita une population importante, de l'ordre de 400 personnes environ au cours des dernières années. La rusticité est le caractère dominant de ce cadre de vie. Il ne peut être question d'architecture proprement dite, mais d'aménagement des lieux, d'ailleurs fort judicieux. aucune place n'est perdue. La pierre est évidée afin de créer des passages ou de permettre le logement de poutres. La roche est martelée pour obtenir des sols praticables. Limitées à leurs fonctions, ces construction de bois et de pierre communiquant entre elles par d'étroits escaliers ou des échelles de bois pour les étages. Elles sont imbriquées les unes aux autres; toutes les surfaces planes ont été utilisées, sinon aménagées. Des citernes les alimentaient en eau.

 

Légendes et mystères. 

     Depuis huit siècles, à chaque solstice d’hiver, le premier rayon de soleil à l’horizon la traverse dans toute sa longueur. Au solstice d’été, les deux meurtrières du donjon se trouvent elles aussi parfaitement transpercées par le faisceau lumineux. 

          Montségur a longtemps été considéré comme étant le château du Graal où certaines clefs de la connaissance graalique étaient, dit-on, conservées par les cathares. Refuge de la hiérarchie cathare et des chevaliers languedociens mis en fuite par la Croisade et le pouvoir royal en 1243, ce château aurait abrité le fabuleux trésor des cathares dont on raconte qu'il aurait disparu la veille de la reddition afin de ne pas tomber dans les mains ennemies. Ce mythe a perduré très longtemps puisqu'en 1933, sur l'ordre de Himmler, bras droit d'Hitler et chef des SS, des scientifiques établirent un camp de recherche du Graal près de Montségur sans aucun succès. Un chantier de fouilles a permis depuis 1968 aux archéologues d'exhumer patiemment les vestiges de la vie quotidienne de ses derniers occupants et de reconstituer progressivement le déroulé des derniers mois du siège de 1244. En tout cas concernant le Graal, rien n'a été découvert et le mystère subsiste toujours. 

Les trésors des Cathares 

     Le premier trésor déménagé le 24 décembre 1243. C'est à Noël 1243 que Matheus et Pierre Bonnet arriveront à fuir de Montségur, à la barbe des assaillants, en prenant tous les chevaux valides et déménageront le formidable trésor des cathares composé de pièces d'or et d'argent. Ce trésor doit être conduit en Italie, à cheval d'abord jusqu'à Port-la-Nouvelle, puis par bateau qui les attend pour les conduire à Gènes. Matheus et Pierre Bonnet suivront ce qui est actuellement le sentier cathare entre Montségur et Port-la-Nouvelle. En cette fin d'année 1243, tout le monde prépare Noël ou le jour de l'an et se soucie peu de ces quatre cavaliers. Le trésor est acheminé en une semaine de Montségur à Port-la-Nouvelle. Le 1er janvier 1244, un bateau chargé d'or et d'argent du trésor des cathares file à toutes voiles vers l'Italie, La traversée durera 8 jours. Le départ du trésor, de Montségur à Quillan, de Quillan à Padern, de Padern à Port-la-Nouvelle, de Port la nouvelle à Menton, de Menton à Crémone, Crémone, Sirmione, Brescia, Vicence, Vérone.

     Le second trésor déménagé le 15 mars 1244. Il sont quatre bonshommes cette fois, Amiel Aicart, Hugo, Poitevin, Sabatier à quitter Montségur et à accompagner le second trésor, les derniers documents de l'église cathare et plusieurs pièces d'or et d'argent. Mais cette fois c'est à pied qu'ils doivent emporter les documents car il n'y a plus de chevaux. On décide qu'il faudra s'en procurer en chemin. Départ de Montségur, Montségur-Quillan, Le château de Coustaussa, Rennes-le-Château, Salza.

 

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entrée S/O

 

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restes du donjon

 

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vestiges du village cathare

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détail du donjon

 

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