PEYREPERTUSE
Le site de Peyrepertuse a été occupée à l'époque romaine, dès les débuts du 1er siècle avant J.C. La première mention du château date de 1070, à une époque où le Pérapertusès était dans la mouvance des comtes catalans de Bésalù. Il est le centre du micro-pays et de l'ancienne seigneurie du Peyrepertusès (en Occitan : Pèirapertusés) qui veut dire " pierre percée". En 1111 il passe dans le domaine des comtes de Barcelone. Il devient un fief de la vicomté de Narbonne. À partir 1180, le comte de Barcelone, Alphonse II devenu roi d'Aragon s'émancipe de sa vassalité au roi de France. La zone devint de facto une frontière. À l'époque de la croisade contre les Albigeois, il est le fief de Guillaume de Peyrepertuse qui, ne voulant pas se soumettre, est excommunié en 1224. Ce dernier se soumait après l'échec du siège de Carcassonne, et le château devient une possession française en 1240. En 1242, Saint-Louis décide de le renforcer et de lui ajouter une deuxième partie, le donjon Sant Jordi, situé plus en hauteur sur la crête. Il fait construire un escalier assez abrupt pour relier le donjon Sant Jordi et le donjon vieux. Le donjon Sant-Jordi est alors construit entre 1250 et 1251. Le Donjon Vieux est réaménagé ainsi que l'église Sainte-Marie qui existait antérieurement. La situation est confuse dans cette région jusqu'à la signature du traité de Corbeil en 1258 laissant libre la Catalogne et le Languedoc. Il fixe aussi la frontière juste au sud du château de Peyrepertuse. Celui-ci, comme ses voisins, les châteaux de Puilaurens et Quéribus, est une des forteresses royales reconstruites à la fin du XIIIè siècle pour défendre la frontière contre le royaume d'Aragon puis l'Espagne jusqu'au XVIIè siècle. En 1285, le château sert de résidence forcée à des notables de Perpignan, lors de la guerre qui opposa le roin de France, Philippe le Hardi aux Catalans. En 1355, il est remis en état de défense, et entre 1367 et 1368, le roi de France, Charles V, autorise Henri de Transtamare, prétendant au trône de Castille, à se réfugier dans le château après sa défaite de Navarette. En 1542, Jean de Graves, seigneur de Sérignan, s'empare du château au nom de la Réforme, mais il est pris et exécuté avec quatre complices. En 1369, après la signature du "traité des Pyrénées, il perd son intérêt stratégique. Il est occupé par une faible garnison de "mortes-payes" et il est commandé par un officier subalterne, tout en conservant un gouverneur nominal. Il est abandonné aux premières années de la Révolution et vendu comme Bien National en 1820. Il est classé monument historique depuis le 19 mars 1908. En 1950 commence les premières campagnes de consolidation du monument.
Le château se dresse sur une crête calcaire à près de 800 mètres d'altitude, au dessus de la garrigue et des vignes. On y accède en voiture par une route ou le pourcentage avoisine les 17%. De la billeterie prendre le chemin a flan de colline pour accéder a la porte du château. Se munir de bonnes chaussures et d'eau.
Le châtau se compose en trois parties:
- l'enceinte basse
- l'enceinte médiane
- le Donjon Sant Jordi
L'enceinte basse, de forme triangulaire, est protégée du côté Nord par une muraille de 120 m de long, flanquée de deux tours de plan semi-circulaire, ouvertes à la gorge, qui a gardé son chemin de ronde formé de larges dalles reposant sur des corbeaux. Le mur Nord se termine par un éperon ou tour triangulaire. Le côté Sud, défendu par l'à-pic de la falaise, est également protégé par le retour de la courtine où l'on peut voir des latrines. Les vestiges d'une construction de plan irrégulier dominent les ruines d'un logement plus tardif. L'angle Nord-Ouest abrite la porte d'entrée.
Le Donjon Vieux est formé de l'église Sainte-Marie et d'un logis. L'église est un édifice roman dont l'abside est voûtée en cul-de-four. La nef, divisée en deux par un mur tardif, était couverte d'une voute en berceau brisé. Le logis, constitué de deux pièces voûtées superposées, se termine par une tour semi-circulaire. Quatre citernes alimentaient le château, l'une dans l'église; l'autre dans le logis et les deux dernières à Sant-Jordi.
L'enceinte médiane est construite sur un plateau incliné vers le Nord. Des ruines de bâtiments sont visibles dont celles d'une importante construction polygonale aux murs défendus par des archères.
Le donjon Sant-Jordi est accessible par l'escalier dit "de Saint Louis", taillé dans le flanc Nord du rocher. Parmi les pièces du donjon, la chapelle Sant-Jordi (Saint-Georges) à nef unique et abside semi-circulaire arasée. De ce point de vue, on aperçoit le château voisin de Quéribus et, plus loin, la tour dei Far de Tautavel, et Força Real en Roussillon.