de la Terreur au Consulat
Le 31 de ce mois, Nice est annexé. Le 1er février la France déclare la guerre à la Grande-Bretagne et la Hollande. Puis c'est au tour de l'Espagne et le Portugal se rallie à la Grande Bretagne. Le 22 mars la quasi-totalité des princes germaniques et des Etats italiens rejoignent la Prusse et l'Autriche dans la coalition. Pour faire face à la coalition, Danton fait voter une levée de 300.000 hommes et l'émission de 3 milliards d'assignats. Tous les hommes valides de 18 à 40 ans étaient réquisitionnés. Fin février Dumouriez est chargé de l’invasion de la Hollande, mais il se repli devant l’avance autrichienne. Il tente de retourné son armée contre Paris mais celle-ci ne le suit pas. Pire, il négocie un armistice avec l’ennemi et lui livre le ministre de la Guerre, Beurnonville, ainsi que les 4 commissaires de la Convention. Le 3 mars il passe à l’ennemi ainsi que quelques généraux et le duc de Chartres (futur Louis Philippe Ier), fils de Philippe Egalité. le 10 mars est créé le tribunal révolutionnaire, sa compétence était vaste, pratiquement illimitée.Elle avait pour fonctions principales la sûreté intérieure et extérieure de l’État, et de juger tous les complots tendant à rétablir la royauté. Le 6 avril est créé le Comité de salut public qui est un organe du gouvernement révolutionnaire pour faire face aux oppositions qui le menaçaient et qui est chargé de proposer des mesures énergiques pour assurer sa sauvegarde, tant sur les frontières qu'à l'intérieur du pays. Les Girondins accusent le Montagnard Marat d'encouragement au pillage, 1er juin au soir Marat fait sonner le tocsin et appelle à l'insurrection. A l'aube du 2 juin 1793, et les canons sont braqués sur le château des Tuileries. Les députés sont alors prisonniers. Après quelques hésitations la Convention se résigna à voter le décret d'arrestation de 29 de ses membres et 2 ministres. D’autres Girondins sont arrêtes et sont jugés et exécutés le 31 octobre 1793. En renversant les Girondins avec l'aide des sans-culottes, la montagne mit un terme à la puissance politique de la Gironde. Si Paris s'était prononcé pour ce coup de force, la Province réagit différemment. A la suite de ces arrestations, Marat est assassiné par Charlotte Corday. Après le 2 juin 1793, les Montagnards n'ayant plus d'opposition terminèrent rapidement la rédaction de la Constitution. Au sommet de ce gouvernement le Comité de Salut Public conservait dans ses attributions la guerre et la diplomatie. L’homme fort est Robespierre et sont bras droit est Saint-Just. Seul exécutif il mènera seul la politique de la Terreur tout en ranimant la vie économique du pays. Le Grand Comité ordonne les arrestations, dirige la diplomatie, la guerre (bureau topographique), l'armement (commission des armes et poudres) et la vie économique (commission des subsistances. Toutes les villes qui ne soutiennent pas la Révolution, Bordeaux, Lyon, Marseille, Toulon…, sont reprisent une à une et les représailles envers la population est terrible. La situation extérieure n'était pas brillante non plus. Les tentatives de la diplomatie française pour briser la coalition avaient toutes échouées et la guerre continuait. Au mois d’août, les tombeaux des rois de France sont profanés. Le 5 septembre début de la Terreur. La France est gouvernée par un pouvoir d’exception reposant sur la force, l’illégalité et la répression. Elle est principalement politique et répressive . Le 14 octobre s’ouvre le procès de la reine Marie-Antoinette. Celui-ci dure 2 jours. Elle est condamnée à mort et guillotiné le même jour (16 octobre). Le 25 est mise en place le calendrier républicain. Les noms des mois sont de Fabre d’Eglantine. Au mois de décembre les Alliers se retirent au-delà du Rhin. Le 4 février l’esclavage est aboli. Au mois de mars s’ouvre le procès des Hébertistes. Ils sont guillotinés fin mars puis c’est au tour de Danton, Camille Desmoulin et leurs amis à être jugés et exécutés. En ce printemps 1794, la répression va croissante. Il n’y a plus qu’un seul Tribunal Révolutionnaire : C’est celui de Paris. Le rythme des exécutions s'accélère. Le 10 juin 1794, la terrible loi dite du 22 prairial an II ( Instaurée par une majorité des membres du Comité de salut public, elle prive les accusés du droit de défense et de recours) allait encore aggraver la Terreur. En un mois et demi, on atteignit 1376 exécutions, soit plus en 45 jours que durant toute la période du tribunal révolutionnaire créé le 6 avril 1793. Le 8 juin a lieu la cérémonie de l’Etre Suprême, présidé par Robespierre. Cette fête marque l’apothéose et le début du déclin de Robespierre. Celui-ci est de plus en plus soupçonné de vouloir accéder à la dictature. Le Comité de sûreté général est de plus en plus contre Robespierre. Le 26 juillet 1794 (8 thermidor an II) Robespierre monte à la tribune de la Convention et passe à l'attaque. Le 27 en pleine séance, il est arrêté avec ses amis Lebas, Couthon et Saint-Just, mais ceux-ci sont libérés par la Commune de Paris et amenés à l’Hôtel de Ville. Dans la nuit c’est la prise d’assaut. Robespierre tente de se suicider en se tirant une balle dans la tête, mais celui-ci n'est que gravement blessé. Tous les protagonistes sont amenés à la Conciergerie. Le 28 juillet 1794 (10 thermidor an II), Robespierre, mourrant, est guillotiné avec tous ses amis.
Depuis août 1792, la province a du mal à suivre le cours des événements que Paris donne à la Révolution. L'influence des prêtres non-jureurs reste importante dans les campagnes et l'exécution de Louis XVI a choqué beaucoup de Français qui restent au fond d'eux-mêmes fidèles au roi et à la religion. C'est le décret concernant la levée de 300.000 hommes qui met le feu aux poudres dans les départements les plus mécontents. C'est dans le midi et surtout en Vendée que les troubles sont les plus importants. Les premiers désordres éclatent à Cholet le 3 mars 1793 à l'occasion du tirage au sort des conscrits. Le 13 mars1793, pour la première fois, des bandes armées de piques, fourches ou faux et porteurs de la cocarde blanche s'en prennent aux forces de l'ordre et aux autorités. La rébellion s'organise véritablement uniquement en Vendée et au sud de la Loire. Du 10 au 13 mars, sous la conduite de Cathelineau un simple voiturier, elle prend le contrôle de nombreuses villes. Ce n’est qu’après la chute de Cholet des nobles n'ayant pas émigré, Charette, La Rochejaquelein ou d'Elbée, prennent la tête de l'insurrection. Ils comprennent les possibilités que peut amener une telle lutte armée et ils donnent une coloration politique à la rébellion. La religion devient le facteur d'unité des insurgés qui cousent un sacré cœur rouge sur leur cocarde blanche. Fin mars seul le port des Sables-d'Olonne reste encore aux mains des Républicains. Parallèlement aux évènements en Vendée, le midi de la France s'agite. A Lyon des affrontements opposent des partisans et des adversaires de la Révolution. En Alsace, à Montargis ou à Orléans des conscrits se soulèvent contre la conscription. Cette guerre est fait d’escarmouches. Mais devant la multitude de chefs, les rivalités, et donc une mauvaise coordination, ils élisent un chef suprême, un roturier, Jacques Cathelineau. L’armée vendéenne qui devient plus structurée, remporte de nombreuse victoire. Elle met le siège devant Nantes en juin 1793. Malgré la ferme opposition des Nantais, les insurgés entre dans Nantes mais Cathelineau est tué et les Vendéens se retirent. C’est D’Elbée qui le remplace. Devant toutes ces défaites et ces millier de morts, le gouvernement charge Kléber de mettre bon ordre. Il déloge Charrette de Bretagne puis défend Cholet. Les Vendéens repassent la Loire et remportent plusieurs victoires faisant de nombreux morts parmi l’armée révolutionnaire. Devant toutes ces victoires la rébellion paysanne se relance et des milliers de volontaire rejoignent La Rochejaquelein qui part mettre le siège à Granville en octobre 1793, mais là pas de navires britanniques et la garnison se défend farouchement. Les Vendéens se
trois des chefs vendéens: Cathelineau, Charette, La Rochejaquelein
retirent. Devant la réorganisation de l’armée, les Vendéens perdent beaucoup d’hommes et la population deviennent menaçante à leur encontre. Ils repassent la Loire et se forment en petites bandes. Le commissaire de la Convention, Jean-Baptiste Carrier, est nommé à Nantes pour faire cesser la révolte. Un tribunal révolutionnaire est établi. Plusieurs milliers de personnes sont exécutés soit guillotinés, soit fusillés ou noyés attachés deux par deux (mariage républicain). La Rochejaquelein qui revient de Granville, livre bataille à Savenay, en décembre 1793. Il est battu par l’armée républicaine. Là aussi plusieurs rebelles sont passés par les armes. La Rochejaquelein réussi à passer la Loire et à rejoindre quelques milliers de rescapés. Le général Turreau pourchasse les fugitifs à travers la campagne avec "ses colonnes infernales". De nombreux villages sont brûlés, les femmes violées et tuées à l’arme blanche, ainsi que les enfants. Au début 1794, le gouvernement de la Montagne dénonce les exactions des « colonnes infernales ». Turreau est finalement suspendu le 17 mai 1794. C’est la reprise en main de l'État par le comité de salut public. Sous la Convention thermidorienne, les nouveaux chefs militaires, Hoche en Bretagne, Canclaux en Vendée, passent à une politique de clémence. Les prisonniers sont relâchés, les insoumis amnistiés. Les représentants en mission sont autorisés par la Convention à négocier avec les chefs royalistes. Un accord de paix est conclu à La Jaunaye, près de Nantes, le 17 février 1795 : l’amnistie est accordée aux rebelles et leurs biens leur sont restitués. Mais la trêve est de courte durée, les combats reprennent. Le 23 juin des émigrés débarquent à Quiberon mais ils sont repoussés au mois de juillet. A cette occasion, Charrette est nommé général de l'Armée catholique et royale » par le comte de Provence (futur Louis XVIII). Poursuivis, les derniers chefs vendéens sont capturés et fusillés, Stofflet à Angers en février 1796 et Charrette fusillé le 29 mars 1796 à Nantes. Malgré la volonté d'en découdre des républicains locaux, Hoche adopte une politique de fermeté à l'égard des chefs et de conciliations envers les ruraux déposant les armes. Le 15 juillet 1796, le Directoire peut annoncer que « les troubles dans l'Ouest sont apaisés ».
Le Directoire:
La nouvelle Constitution de l’an III est votée par la Convention le 29 messidor (17 août 1795) et ratifiée par plébiscite en septembre. Elle est effective à partir du 4 vendémiaire (26 septembre) de la même année et fonde le nouveau régime du Directoire. Il s'agit de la seconde tentative pour créer un régime stable car constitutionnel. La pacification de l'ouest, la fin de la première coalition permettent l'établissement d'une nouvelle constitution. Le pouvoir repose sur un parlement composé du Conseil des 500 et du Conseil des Anciens (250 membres). Le pouvoir exécutif est un directoire de cinq personnes nommées par le conseil des Anciens sur une liste fournie par le Conseil des Cinq-Cents. Les ministres et les cinq directeurs ne sont pas responsables devant les assemblées, mais ils ne peuvent non plus les dissoudre. Le 31 octobre 1795 les directeurs sont, La Revellière-Lépeaux, Letourneur, Reubell, Barras et Sieyès ( remplacé par Carnot). La situation financière de la France est catastrophique. L’inflation est galopante et les assignats ne valent plus rien et il est supprimé. Un emprunt forcé de 600 millions est voté. La France est toujours en Guerre contre l’Autriche et l’Angleterre. Bonaparte remporte des victoires sur les Autrichiens et les Sardes abandonne Nice et la Savoie. L’offensive sur le Rhin est au début un succès puis l’armée française est obligée de se replier sur ses premières positions. C’est Bonaparte grâce à ses victoires qui oblige les Autrichiens, par le traité de Campo-Formio, à signer la paix. Dans cette guerre la France obtient Avignon, le Comtat Venaissin, Pays-Bas, la frontière sur le Rhin, la place-forte de Mayence et les îles Ioniennes. Pendant toute la durée du Directoire, l'instabilité politique est incessante. Le 18 fructidor an V (4 septembre 1797) un coup d'État est exécuté par trois Directeurs (Paul Barras, Reubel et La Reveilliere ) soutenus par l'armée, contre les modérés et les royalistes, majoritaires dans les Conseils (Conseil des Cinq-Cents et Conseil des Anciens). Ce coup d'État marqua un renforcement de l'exécutif au détriment du pouvoir législatif. Le 1er juillet débute la campagne de Bonaparte en Égypte dans le but de menacer la Grande-Bretagne en Méditerranée orientale et de la couper de la route des Indes, mais aussi d’éloigner Bonaparte dont la popularité inquiète le Directoire. Elle part de Toulon en mai dans le plus grand secret. De septembre 1798 à mars 1799 une deuxième coalition est formée à l'instigation de la Grande-Bretagne. Elle comprend la Russie, l'Autriche, la Turquie, les Deux-Siciles, quelques princes allemands et la Suède. Elle prit fin après la signature des paix de Lunéville (1801) et d'Amiens (1802). Le Directoire prend fin par le coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) de Napoléon Bonaparte qui déclare « Citoyens, la révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée, elle est finie ». Le Consulat est mis en place, un régime autoritaire dirigé par trois consuls, dont seul le premier (Bonaparte) détient réellement le pouvoir.
Le coup d'Etat du 18 brumaire de l'an VIII (9 novembre 1799) la bataille des pyramides du 21 juillet 1798
Après le coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), un consulat provisoire se met en place avec Bonaparte, Sieyès et Ducos. Les assemblées désignent chacune une commission pour les affaires judiciaires courantes et pour la préparation d'une nouvelle constitution, qui fut appliquée le 4 nivôse an VIII (26 décembre 1799). Son régime politique est une période sans monarchie, contrairement à la monarchie absolue (sous le règne de Louis XVI) et de la monarchie Constitutionnelle (encore sous le règne de Louis XVI). La nouvelle constitution renforce l'exécutif et le pouvoir de représentation
les trois consuls: Lebrun, Bonaparte, Cambacéres
est confié aux seuls notables. Bonaparte est désigné comme premier consul donc de fait à la tête de l'exécutif et il se retrouve doté de pouvoirs importants en diplomatie et en matière militaire. Le Consulat est officiellement installé le 1er janvier 1800 (11 nivôse an VIII). Les deux nouveaux consuls désignés sont Cambacérès et Lebrun. Dès le début Bonaparte affiche une volonté de réconcilier les partis et de mettre un terme aux divisions nées de la Révolution. Il accorde au clergé la liberté du culte. Dès novembre, Bonaparte négocie pour faire cesser les troubles militaires dans l'ouest de la France. Au printemps, Bonaparte décide d'en finir également avec la guerre à l'extérieur. Après les victoires de Marengo et de Hohenlinden, Bonaparte conclut la paix de Lunéville avec l'Autriche qui abandonne ses droits sur le Nord et le centre de l'Italie. La paix est également signée avec le Royaume-Uni par le traité d'Amiens. Il vend la Louisiane. Il rétablit les finances et il crée la Banque de France en 1800 ainsi que la Cour des Comptes. Il crée les préfets. Les départements hérités de la Révolution sont conservés, les districts deviennent des arrondissements, la commune est définie et le canton créé. À chaque niveau on trouve un fonctionnaire public (nommé) ainsi qu'une assemblée consultative (élue). La justice repose désormais sur des magistrats professionnels, en principe inamovibles. On assiste à la création du Conseil d'État. Le Code civil français, envisagé dès la Révolution, est terminé en 1804. Les négociations avec le pape Pie VII débouchent sur le Concordat de 1801. Entre 1801 et 1802, Bonaparte réussit à réduire à néant l'opposition jacobine. Certains monarchistes espèrent pouvoir retourner Napoléon pour restaurer la monarchie, en faisant de lui un intermède pour rétablir Louis XVIII. Napoléon, entre-temps chef d'État consolidé dans son pouvoir, repousse les différentes offres royalistes. En 1802 il crée la Légion d’honneur, il décide d’épurer les Assemblées et il fait rentrer les députés fidèles au régime, il réintroduit l’esclavage dans les colonies. Fouché est à la tête d’un véritables service de police, avec renseignement, arrestations préventives d’opposants. Plusieurs journaux sont censurés voir même supprimés. La Constitution de l’An VIII octroyait à Bonaparte le pouvoir pour 10 ans. En 1802, Napoléon a incontestablement affermi son pouvoir sur le pays. Il a éradiqué l’opposition extérieure et intérieure. La prolongation de son pouvoir en 1802 n’émane pas de sa propre initiative. Le Sénat suggère d’abord une prolongation pour 10 ans. Napoléon impose alors le vote d’un sénatus-consulte qui prévoit alors que désormais le premier consul est un consul à vie. Dès février 1800, Napoléon s’est installé aux Tuileries et y a progressivement installé une cour qui ne cesse de se développer. Le Consulat à vie s'achève en 1804 par la proclamation de l’Empire.