Trafalgar

 

 

 

 

        amiral-villeneuve.jpg                         21 octobre 1805                      sans-titre.jpg

    amiral Villeneuve 1763-1806                                                                                                                        amiral Nelson 1758- 1805

 

     plan-trafalgar.pngEn 1803, une crise diplomatique éclate entre l’Angleterre et la France. La politique expansionniste du Premier Consul Bonaparte (1769-1821) en dehors de l’Europe et le refus de la France de s’ouvrir au commerce britannique demeurent les principales pommes de discorde. Le 16 mai 1803, les Anglais sont les premiers à rompre la paix d’Amiens (25 mars 1802) et décrètent l’embargo sur tous les navires français et hollandais. Aussitôt, Napoléon, rassemble son armée au Camp de Boulogne et projette un débarquement sur les côtes anglaises. L’Angleterre verse une aide financière aux puissances continentales comme la Russie ou l’Autriche, pour les inciter à entrer en guerre contre la France. Napoléon a pour objectif d’envahir l’Angleterre avec l’aide de l’Espagne, alliée traditionnelle de la France contre les Anglais. L'amiral Villeneuve, commandant de la flotte française, doit, selon les ordres de l'Empereur, détruire le maximum de navires anglais. Une première attaque le 25 septembre 1805 sur l'amiral anglais Caldwell a été plutôt satisfaisante. Les navires français et espagnols longent les côtes méditerranéennes. Nelson va tout faire pour les retrouver avant le passage de Trafalgar. Mais Villeneuve, dont les équipages sont peu nombreux, ne parvient pas à rejoindre l'escadre de Brest comme prévu. Il doit se réfugier dans la rade de Cadix. Là, l'amiral français attend l'occasion de sortir pour attaquer la marine anglaise, selon les instructions. Des instructions à présent sans fondement puisque l'armée d'Angleterre qui deviendra la Grande Armée marche sur l'Autriche, l'Empereur ayant abandonné son projet d'invasion. Pendant ce temps, Nelson réussit son objectif, et les deux armées se rencontrent le 21 au large du cap de Trafalgar. la flotte franco-espagnole, disposée sur une interminable ligne de six kilomètres, est attaquée perpendiculairement en quelques points précis par les Anglais. Comme prévu, une partie des navires franco-espagnols restentbataille-de-trafalgar.jpg en dehors de l'affrontement. Première erreur énorme de Villeuneuve. Certes la victoire était possible sans l'intervention de ces bateaux, mais les engager aurait assurer une domination écrasante. Nelson profite de cet écart et lance ses deux colonnes à l'assaut. Le combat est terrible, partout les canons tonnent, les mâts explosent, les hommes hurlent. On a dit que certains marins ou soldats sont devenus sourds pendant la bataille ! Une heure plus tard, la situation est mitigée, les anglais ont réussi à s'infiltrer au milieu de la concentration espagnole, obligeant les Français à venir secourir leur allié ; mais en contrepartie, Nelson a perdu plusieurs navires. A ce moment précis, Villeneuve pouvait remporter la plus grande victoire de sa longue carrière, venger l'affront d'Aboukir et surtout faire cesser ce qui fut plus de 400 ans de domination fluviale britannique ! Mais l'amiral a trop voulu défendre au lieu de contre-attaquer. Deuxième erreur fatale. De plus, les forces franco-espagnols ne pouvaient coordonner leur progression, à cause de la barrière de la langue ! Nelson harangue ces troupes, répare les avaries de son vaisseau-amiral, le "Victory" et s'élance seul face au "Redoutable". Les marins anglais reprennent confiance et poussent les français sur la défensive. Mais Nelson est grièvement blessé par un boulet du "Redoutable", ce qui met les anglais dans une colère indestructible.  Vers les 5 et 6 heures du soir, c'est la débandade parmi les alliés. Le Bucentaure, le navire amiral de Villeneuve, perd tous ses mâts. Villeneuve, à présent maître d'une coque ingouvernable, donne l'ordre d'être transféré sur un autre vaisseau; il n 'y a plus de chaloupes. Le Bucentaure amène son pavillon.trafalgar.jpg Villeneuve est recueilli à bord du vaisseau anglais Mars et fait prisonnier. Trois heures plus tard, il n'y a plus de marine française, et les rares bateaux espagnols rescapés s'enfuient déjà vers Grenade. La flotte française ne se relèvera pas de cette défaite qui donne la maîtrise des mers à l'Angleterre et consacre un tournant dans le combat entre Napoléon et l'Europe. Trafalgar enferme Napoléon sur le continent et le contraint à une vaine conquête de l'Europe. La victoire anglaise passe presque inaperçue, éclipsée en partie par la reddition des 27.000 Autrichiens de Mack à Ulm, le 19 octobre. Napoléon espère que "le bruit retentissant de ses pas sur le continent empêchera d'entendre les échos du canon de Trafalgar". Villeneuve est libéré en avril 1806. Il envoie des émissaires à Paris afin de savoir s'il a les faveurs de Napoléon. Sans réponse, il se tue dans sa chambre d'auberge à Rennes, le 22 avril 1806. L'Angleterre pleure Nelson, lui octroyant des funérailles nationales en hommage à sa grandeur. Napoléon dira à Sainte-Hélène : "Nelson est le seul anglais que j'ai toujours admiré : il a sauvé son pays de l'anéantissement, ce dont je suis bien malheureux de n'avoir pas réussi moi-même."

 

Le bucentaure                                     le-victory.jpg

           le Bucentaure vaisseau amiral de Villeneuve                                                               le Victory vaisseau amiral de Nelson